Si les autorités étaient munies d’appareils pour mesurer les excès de racisme, bon nombre d’agences intérim seraient sous la paille depuis belle lurette.
SOS Racisme a encore frappé. Anaëlle Gunslay s’est lancée dans une investigation pour savoir quelle agence intérim hésite ou pas à écarter les candidats étrangers, et les résultats font déjà trembler la toile. Plus de 150 agences intérim se sont prêtées à cet exercice à leur insu, et comme vous vous en doutez, elles ont été retoquées. Ces agences font preuve de “complaisance discriminatoire”.
Des audio de l’enquête ont ensuite été publiés, dans lesquels des employés d’agences confient ouvertement qu’il est tout à fait possible de trier les candidats, en fonction de leur couleur de peau ou origine.
Cette affaire fait ressurgir une légende urbaine qui d’antan avait déjà mis en évidence des faits similaires, sans pour autant susciter une vague d’indignation aussi importante.
Sur les 152 agences testées en 2023, 14% prennent part au profilage racial, 33% le font de manière gentillette, et seulement 39% ont refusé. Il ressort également que ce sont toujours les mêmes agences intérim qui sont sur les bancs des mauvais élèves.
Avec la montée en puissance du racisme et de l’exclusion sociale dans la France du président Macron, continuer de fermer les yeux sur des pratiques discriminatoires qui ont pignon sur rue pour les beaux yeux des recruteurs, est susceptible d’entretenir un écart important entre ceux qui veulent s’en sortir, et ceux à qui on fait croire qu’ils ont ne serait-ce qu’une chance.